On déplace l’arbre à papillon

Le buddleia, ou arbre à papillon

Buddleja en latin pour les puristes. Vous en avez sûrement déjà croisé : le buddleia est un arbuste d’ornement qui pousse facilement et peut même devenir envahissant. Il donne de jolies fleurs en grappes, souvent roses ou violettes, qui attirent les papillons et les insectes qui lui donnent son nom commun. Alors c’est vrai que si on veut mettre un potager à côté, il risque d’y avoir des chenilles, mais si ça aide nos amies les abeilles, tout en décorant, c’est plutôt pas mal !

Dans notre petit jardin, nous avons déjà deux buddleias. Au vu de leurs troncs noueux, ils sont déjà âgés. Le premier est près du portail et a poussé vraiment de travers. Nous allons le condamner. Le deuxième est un peu plus compact, mais il est vraiment proche du mur de la maison et empêchera de poser l’échafaudage. Nous avons donc décidé de le déplacer à côté de l’autre, plus ou moins à l’ancien emplacement du bouleau.

Vu la robustesse de l’espèce, je ne me fais pas trop de soucis pour sa survie, mais au cas où, j’ai prévu quelques boutures. Je n’y suis pas allée dans les règles de l’art, mais pour le buddleia comme pour le seringat, c’est très simple : il suffit de couper un morceau de branche de 15 à 20 cm de long (certains disent 30 cm pour le seringat… je n’ai pas mesuré), avec au moins 3 nœuds, et de le planter en terre aux deux tiers environ.

Vous n’y croyez pas ? J’avais tenté l’opération fin novembre en plantant littéralement des bouts de bâton dans la terre. Méfiante, j’en avais planté trois. C’était le 20 novembre. Et que vois-je environ un mois après ? L’un des bâtons bourgeonne🌱 ! Il n’a même pas attendu le printemps. Et le 30 décembre, j’ai l’impression de voir un bourgeon sur un deuxième bâton. Malheureusement mon téléphone a du mal à faire de jolies photos macros, mais au moins la photo du premier devrait vous convaincre : ça marche !

J’ai eu un doute après coup, mais je crois que ce sont des branches de seringat. Peu importe, j’ai répété l’expérience avec des pots :

3 buddleia et 2 seringats, avouez que c’est difficile de faire la différence une fois coupés ! Les seringats sont sûrement un peu à l’étroit mais j’ai pris ce que j’avais sous la main 😇.

Bref, je m’éloigne du sujet. Quand j’ai parlé de déplacer notre arbuste à la maison, on m’a sorti un numéro de La Hulotte de 1986 détaillant la procédure à suivre. Bonne élève, j’ai lu l’article. Si jamais vous ne connaissez pas La Hulotte… c’est un journal qui raconte la nature pour les enfants, extrêmement bien renseigné, bien écrit et bien illustré avec de magnifiques gravures à la plume. Je découvre même que son auteur a une page Wikipedia, la célébrité !!!

Comment déplacer un arbre ? La théorie, et la pratique.

Je résume ici ce que m’a enseigné La Hulotte, n°35, 1986. Évidemment, cela ne remplace pas la lecture de l’original. J’ai aussi consulté un article de Rustica, Planter le buddleia.

Période de l’année

Le mieux : fin novembre. Tout le monde le dit : à la sainte Catherine, tout bois prend racine. La Hulotte est formelle, il vaut mieux planter l’arbre entre le 20 et le 30 novembre, la sainte Catherine étant le 25. Nous arrivions fin décembre, j’ai préféré ne pas trop reporter l’opération… même si en soi, je pense que jusqu’en janvier-février notre sujet aurait tenu le coup. Je ne peux pas m’empêcher de vous partager l’extrait :

Préparer le trou

Creuser le trou à l’avance : s’il gèle entre deux, la terre devient plus friable. Niveau taille, prévoir 45 à 60 cm de profondeur selon les sources, pas besoin de faire très profond, mais prévoir une bonne largeur, comme 1m50. Pour le buddleia, Rustica parle de 60 cm, c’est un arbre qui n’a pas des racines très étendues.

Séparer la terre de surface, plus noire, la terre arable, et la terre de moins bonne qualité, plus claire, que vous trouverez en dessous.

Noël étant tranquille cette année, nous nous sommes occupés du trou le 25. Je n’ai pas pris les mesures exactes, mais on a bien le cube de 60×60 qui rentre je pense. Nous avons consciencieusement fait 2 tas, et effectivement on voit la terre changer de couleur quand on creuse plus profond. Ça ne se voit pas sur les photos mais il a fallu finir à la hache pour retirer une grosse racine du bouleau.

Déplanter le sujet

Ne pas opérer par temps de gel ou de forte pluie, pour réduire le risque que les racines et le chevelu s’abîment.

Découper un fossé circulaire autour du tronc, d’environ 60 à 80cm de diamètre, à la pioche. Sectionner les racines gênantes, toujours avec la pioche. Enfin, se servir de la pioche comme levier pour retirer l’arbre, en faisant attention à ne pas trop le secouer. Conserver un maximum de sa terre natale entre les racines.

Nous avons donc attendu un jour non pluvieux, et non travaillé. Le 30 décembre, ça passait. J’ai creusé le fossé en commençant à la pelle américaine, puis à la pioche. C’est épuisant, j’en ai fait une bonne partie mais c’est Philippe qui a finalement terminé le travail et tiré la souche.

Préparer la replantation

Sectionner les racines proprement au sécateur, en biseau, la plaie orientée vers le bas : les racines qui dépassent et risquent de se recroqueviller, et les racines déjà coupées à la pioche pour avoir une coupe propre.

Praliner les racines : les plonger dans une mixture d’eau boueuse, ou mieux un mélange d’eau, d’argile et de bouse de vache. Laisser sécher quelques minutes.

Tailler les branches : enlever les 2 tiers des rameaux.

À ce moment-là, nous avons posé l’arbre dans le trou et l’envie était forte de le replanter directement ! Peut-être n’était-ce pas indispensable, mais je lui ai fait les opérations chirurgicales recommandées par La Hulotte :

  • taille des racines : surtout celles abîmées, les petites racines étant pour la plupart encore prises dans la terre.
  • taille des branches : je n’ai pas trop fait attention aux 2 tiers, j’ai surtout pensé à tenter de lui redonner une forme, et retirer la majorité des feuilles. J’ai essayé de couper à ras du tronc, là où je pouvais, comme le préconisait La Hulotte.
  • pralin : j’ai mélangé de la terre et de l’eau dans un seau, et péniblement arrosé les racines avec la pelle car mon seau était trop petit pour les plonger directement. On verra bien comment il repoussera !

Planter l’arbre

Au fond du trou, déposer un petit tas de terre pointu, mélangeant moitié-moitié terre arable et de mauvaise qualité.

Poser l’arbre sur le petit tas de terre. Le collet de l’arbre doit être légèrement sous le niveau du sol. Maintenir le tronc vertical, et remplir le trou avec toute la terre arable. Verser ensuite toute la mauvaise terre.

Remonter l’arbre d’une dizaine de centimètres par petites secousses successives. Le collet doit être au ras du sol, comme avant de le déplanter. Former une cuvette autour du tronc pour dégager le collet.

Arroser abondamment. Couvrir avec de la paille ou des feuilles mortes.

Une fois la taille effectuée, replanter l’arbre est un jeu d’enfant. Je prépare un tas de terre au fond avec la petite pelle, en prenant une fois dans un tas, une fois dans l’autre. Je pose l’arbre, et pendant que Philippe le tient droit, je remplis le trou, avec la terre arable pour commencer. L’arbuste tient tout seul assez rapidement. Je remplis presque complètement le trou de terre arable, et comme je continue avec la mauvaise terre, je crée un monticule autour du tronc.
Je le tire un peu vers le haut, mais je n’ai pas l’impression qu’il bouge beaucoup. Je pense que le collet sera légèrement enterré…. je fais une sorte de trou de volcan autour du tronc, j’arrose abondamment, tellement que l’eau a du mal à s’évacuer. Je plante un bâton ici et là pour aider l’eau à rentrer en terre. Puis je couvre, de feuilles mortes, et des feuilles du buddleia que je viens de tailler, puisque j’en ai plein sous la main. Opération terminée !

Je crois que l’autre buddleia est resté à moitié enterré dans le tas de mauvaise terre que je n’ai pas complètement utilisé. Je l’avais copieusement taillé et je ne le vois plus ! Élucidé : Philippe l’avait retiré.

Quant à notre sujet principal, j’espère que nous n’aurons pas à déplacer à nouveau le pauvre végétal, mais surtout qu’il se trouvera bien à son nouvel emplacement, ne se fera pas écraser pendant les travaux, et nous donnera de jolies fleurs cet été !

À noter pour la prochaine fois : prévoir les étirements avant et après les coups de pioche, pour éviter les courbatures dans les jours suivants 😬🥴 (aïe, aïe !). Merci tante Hulotte d’avoir oublié de le préciser…

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